Tous les hommes naissent libres et
égaux en droit. Potentiellement rien n'empêche tel ou tel homme
d'accéder à internet. Mais nous voyons avec la censure de certains
pays que la question ne se porte pas seulement sur le contenant mais
également sur le contenu. Quelles sont les questions implicites
soulevées par ce débat ? Doit-on fournir des I-phones à tous
les enfants du tiers-monde qui meurent de faim pour qu'ils puissent
avoir accès à la vision d'une société censée être meilleure
mais qu'ils ne peuvent atteindre ? Croit-on naïvement qu'avec
internet et les réseaux sociaux nous pourrons renverser toutes les
dictatures et instaurer l'ère de la totale-démocratie ?
Croit-on que la connaissance (ne) se trouve (que) sur internet ?
Évidemment, fondamentalement nous sommes tous pour que chacun puisse
avoir accès au savoir, à la culture, à l'éducation, à l'échange.
Mais quel internet devons-nous considérer dans la question ? La
toile créée comme un outil militaire est aujourd'hui hétérogène
et polymorphe, touchant le domaine de l'éducation, le commerce, le
social, la culture, la politique... elle tend à remplacer tous les
autres médias, toutes les formes de communication indirectes.
Donner des ordinateurs à des peuples
qui n'ont ni électricité ni à peine de quoi se nourrir c'est
mettre la charrue avant les bœufs. L'époque technologique dans
laquelle nous vivons nous fait croire que le « progrès »
nous sauvera de tous les maux et nous destine à une vie parfaite
pour tous. L'éducation et la connaissance ne se fait pas avec
internet, c'est avant-tout une question sociale de liens et
d'échanges entre générations. Acquérir des savoirs et des
savoirs-faire nécessitera toujours du temps, du travail, de
l'effort, de l'expérience. Et ces savoirs et savoirs-faire ne
doivent en aucun cas être vus comme des finalités mais des outils
qui permettent à tous et chacun de mieux vivre. Ce n'est pas
internet qui a favorisé un certain « confort » chez les
pays riches mais c'est ce certain « confort » des pays
riches qui a favorisé internet, il ne faut donc pas se tromper de
problème.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire