Dans
des nations démocratiques, la parole du peuple est primordiale. Le
gouvernement doit avoir pour rôle d'accorder les lois avec la
volonté générale. Quand peut-on alors connaître celle-ci ? Par
les urnes, mais pas seulement. Une manifestation
possède à la fois un caractère spontané mais qui peut être
persistant, ouvrant sur la rue un espace politique problématique qui
ne trouve pas de réponses par le vote. Spontanée, elle l'est car
sont des choses qui ne peuvent attendre, et persistante car certaines
questions semblent ne trouver aucune réponse.
Si la
volonté générale est celle de tous et non de chacun, comment
évaluer cette limite ? Quand devons-nous considérer les cris des
manifestants comme les symptômes du malaise général ? Le
problème n'est pas une simple question de quantité, de nombres,
c'est une question de représentation. Ceux qui marchent dans la rue
ne sont pas les seuls à vouloir un changement, mais ce sont ceux qui
s'engagent à représenter, ce sont ceux qui ont la volonté de
montrer. Montrer une qu'une partie d'une population ne se résume pas
à elle seule, elle se tient avant tout comme porte-parole. Évidemment, plus le nombre est important et plus le poids médiatique
et diplomatique l'est. Seulement si nous nous intéressons au choix
de chacun dans la décision de manifester ou non il est clair que cet
acte populaire rassemble autant qu'il distingue. Il distingue ceux
qui font le choix de croire que c'est nécessaire et ceux qui pensent
que c'est inutile ou que le problème évoqué n'est pas prioritaire.
La manifestation offre la chance d'être dans une certaine
mesure apolitisée tout en étant de toute évidence la plus
politique. Cela signifie surtout que c'est l'occasion pour tous de
s'exprimer en dehors d'une logique de partis, en dehors donc d'une
logique de division tout en s'appuyant sur une prise de décision
espérée. Celui qui ne manifeste pas par choix peut justifier par sa
position contre, indifférente ou intérêt solidaire mais sans désir
d'engagement. Nous nous demandons pourquoi les gens manifestent, mais
pourquoi certains ne manifestent-ils pas ? Ce sont peut être
les mêmes qui ne vont pas voter tout en ayant un avis, une opinion.
L'espoir ? Est-ce ça qui manque ? C'est pourtant, nous le
voyons encore, le désespoir qui pousse les gens hors de leurs
maisons, c'est lui qui guide tout un peuple parfois même jusqu'à la
guerre et pour certains la mort.
Nous
avons acquis le privilège du vote, comme un droit. Nous avons acquis
le privilège de revendiquer publiquement nos opinions par des
manifestations. En ces temps tourmentés et à la veille d'une
période politique décisive il est important de ne pas perdre
d'espoir et si il viendrait à manquer, considérons que plus que des
droits, ce sont des devoirs d'agir qui pourront relever nos attentes,
révéler nos envies et surtout réveiller nos politiciens. Mais nous
avons assez parlé, il est à présent temps de passer à l'action !
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