vendredi 6 janvier 2012

L’accès à internet doit-il devenir un droit de l’Homme ?


Tous les hommes naissent libres et égaux en droit. Potentiellement rien n'empêche tel ou tel homme d'accéder à internet. Mais nous voyons avec la censure de certains pays que la question ne se porte pas seulement sur le contenant mais également sur le contenu. Quelles sont les questions implicites soulevées par ce débat ? Doit-on fournir des I-phones à tous les enfants du tiers-monde qui meurent de faim pour qu'ils puissent avoir accès à la vision d'une société censée être meilleure mais qu'ils ne peuvent atteindre ? Croit-on naïvement qu'avec internet et les réseaux sociaux nous pourrons renverser toutes les dictatures et instaurer l'ère de la totale-démocratie ? Croit-on que la connaissance (ne) se trouve (que) sur internet ? Évidemment, fondamentalement nous sommes tous pour que chacun puisse avoir accès au savoir, à la culture, à l'éducation, à l'échange. Mais quel internet devons-nous considérer dans la question ? La toile créée comme un outil militaire est aujourd'hui hétérogène et polymorphe, touchant le domaine de l'éducation, le commerce, le social, la culture, la politique... elle tend à remplacer tous les autres médias, toutes les formes de communication indirectes.
Donner des ordinateurs à des peuples qui n'ont ni électricité ni à peine de quoi se nourrir c'est mettre la charrue avant les bœufs. L'époque technologique dans laquelle nous vivons nous fait croire que le « progrès » nous sauvera de tous les maux et nous destine à une vie parfaite pour tous. L'éducation et la connaissance ne se fait pas avec internet, c'est avant-tout une question sociale de liens et d'échanges entre générations. Acquérir des savoirs et des savoirs-faire nécessitera toujours du temps, du travail, de l'effort, de l'expérience. Et ces savoirs et savoirs-faire ne doivent en aucun cas être vus comme des finalités mais des outils qui permettent à tous et chacun de mieux vivre. Ce n'est pas internet qui a favorisé un certain « confort » chez les pays riches mais c'est ce certain « confort » des pays riches qui a favorisé internet, il ne faut donc pas se tromper de problème.

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