lundi 7 avril 2014

Pourquoi tout ça ?


Bonjour,
je suis désolé de passer par le biais du commentaire, mais je n'ai trouvé aucun moyen de te contacter autrement. Je le laisse donc sur un article choisit au hasard, et me permet de te poser cette question : quel est la finalité de ta recherche ? J'ai parcouru ton blog, et, même si je reconnais qu'il est remarquablement bien écrit pour l'époque, et qu'il parle d'un sujet qui me tient terriblement à coeur (et me semble terriblement oublié en ces heures sombres de marches cadencées vers le futur, où la philosophie serait en vérité d'une grande aide), je ne comprends pas l'approche qui te caractérise. Une volonté de faire sa propre philosophie, mais avec un côté très "dissertation" ? Synthétiser le travail des grands penseurs à la sauce moderne ? Quelles sont tes motivations, qu'est-ce qui a bien pu te pousser à te lancer dans une telle entreprise ?
Bien à toi
Merci cher-e inconnu-e pour ce message qui me pousse à expliciter mes intentions !
Il y a plusieurs facteurs qui entretiennent mon écriture. D'abord il y a la volonté simple de matérialiser des pensées, en faisant cela je peux leur faire face, leur donner forme et les observer avec du recul. Il y a donc d'une manière très instinctive le besoin primaire d'écrire. La question est alors de savoir à quoi je pense ! Qu'est-ce que je veux dire ? Qu'est-ce que je cherche à montrer, à faire voir ? Les thèmes abordés parlent d'eux-mêmes et si il semble y avoir une certaine profusion je pense qu'on peut y voir une cohérence dans le fond. Mes réflexions se nourrissent des interrogations concrètes qui me touchent, en fonction de ce que je vis.
Ma recherche se veut originale sans être prétentieuse. Les idées ne sont pas nouvelles mais les points de vue et perspectives tentent de l'être. Comme tout travail un minimum philosophique il y a l'idéal d'une vérité, d'un chemin vers le juste. Mais il y a surtout méthodologiquement le doute, la critique, la remise en question du monde qui nous entoure. Rien n'est sûr, rien n'est certain et rien est vrai en cela.
Les articles se veulent ni trop longs ni trop courts et reflètent toujours un moment de ma pensée. Si on croise de temps à autres des références bibliographiques j'essaie d'éviter de m'en remettre aux anciens. Le caractère modeste de ce genre d'écriture réside pour moi dans l'idée d'une philosophie soft, douce et vulgaire, populaire comme l'idée de soft power. Je me dis que les idées défendues ici doivent et peuvent être entendues par chacun et chacune sans devoir lire des pages et des pages de philosophes morts... avec tout le respect que je leur dois.
Je tiens à garder un œil toujours ouvert sur le maximum de sujets d'éthique, de politique, d'art, etc... les questions des nouvelles technologies et d'une société en changement peut constituer le cœur d'une inquiétude à l'origine de toutes ces réflexions. Comment continuer à construire une société d'humains et de non-humains à l'intérieur de tout ça ? Et derrière mon masque de cynisme se cache peut-être un poète qui se demande quelle place laisse-t-on à la beauté, à l'amour ?

Une autre remarque pose la question de la forme et peut-être le style. Je ne prétends pas structurer mon propos comme des dissertations, en fait c'est plutôt le contraire. Cela ne signifie pas l'absence de structure. Ce qui me dérange avec l'idée de dissertation c'est la volonté de trancher une question et d'organiser sa réponse de manière très méthodologique, très équilibrée en cherchant à faire avancer le lecteur vers une réponse. Ici, les questions ne sont jamais posées sans que les réponses ne me questionnent elles-mêmes. Il ne s'agit pas d'essayer de résoudre des problèmes académiques mais plutôt de les poser. Cela sonne à nouveau très scolaire mais c'est pourtant là la base d'un travail de philosophie. Je ne prétends pas fournir la ou les réponses mais plutôt à montrer ce qui pose question, ce qui mérite un intérêt, ce qui est à résoudre sans sembler l'être.
Bien sûr, en évoluant les pensées se structurent et s'articulent d'une manière de plus en plus cadrée, se nourrissant de concepts de plus en plus complexes peut-être aussi. Mais le but reste le même : pouvoir être compris et entendu par une majorité. La philosophie ne sert à rien si elle développe un langage incompréhensible qui ne fait que parler de son nombril. Il y a de très bons côtés dans l'exercice de la dissertation, car cela n'est rien d'autre qu'un exercice scolaire, mais il y a aussi des choses qui me dérangent. Je préfère ainsi structurer tel ou tel propos suivant les envies, les humeurs et laisser aller l'esprit brouillon. Même si certaines phrases restent incomprises ou obscures j'aime leur caractère brut, authentique car elles reflètent toujours une pensée en devenir, un moment de cette pensée.
Ceci dit j'espère être assez clair !

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